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gay et alors ?
18 février 2005

Une trêve de courte durée…

Mon arrivée aurait dû arrangé la situation familiale. Finalement, rien n’a changé. Et le naturel reprend vite le dessus. L’appel de la bouteille se fit plus fort. Je ne pouvais pas lutter. Et mon arrivée fut très bien arrosée ! Malgré tout, ma mère voit en moi un moyen de pouvoir mettre mon père hors jeu. Comme il n’a pas tenu sa parole, alors il sera puni. L’enfant tant voulu par mon paternel ne lui « appartiendra » jamais.  Alors ma mère m’entoure de tout son amour et toute son affection. Ce n’est pas bien difficile puisque mon père était souvent absent de la maison à cause de son travail (conducteur de train). Et lorsqu’il était à la maison, il était tout aussi absent car il dormait tout le temps. Il ne fallait jamais faire de bruit, pour ne pas le réveiller. Sans ça, son humeur était épouvantable et ma mère préférait ne pas l’avoir sur le dos. Ne pas faire de bruit, parler à voix basse. Ne pas pouvoir regarder la télé, ne pas pouvoir jouer dans le salon. Beaucoup trop de contraintes à respecter lorsque l’on est enfant. Notre vie a toujours été une vie privée de l’essentiel. Nous avions un semblant de vie familiale. Nous ne sortions que très rarement. Et je m’en apercevais à l ‘école lorsque j’entendais les autres enfants raconter leurs week-ends ou leurs vacances. Alors lorsque nous allions au cinéma ou tout simplement faire une promenade, c’était un grand privilège que nous accordait notre père. Je me souviens, une journée d’été (je devais avoir 4 ou 5 ans à l’époque), en rentrant du travail, il nous fit, ma sœur et moi, la promesse nous emmener à la piscine dans l’après-midi. Chose formidable que n’avions jamais fait. Rare moment à partager avec lui. J’étais tout excité. Il alla se coucher. Mais comme d’habitude, une promesse non tenue. Je compris vite que je ne pourrais jamais lui faire confiance. Très vite, je compris que ce père était un étranger pour moi. Pourtant, il m’aimait à sa manière. Tout petit, il me ramenait souvent de petits cadeaux, comme des petites voitures ou des figurines. Mais ce père me faisait peur parfois. Car il ne buvait pas régulièrement mais par période. L’été était la période où il était le plus souvent ivre. Au point de tomber et de ne plus pouvoir se relever. La première fois où je l’ai réalisé, il était allongé dans les escaliers. Je suivais ma mère inquiète et innocemment je demandais « Pourquoi Papa y dort ? ». Plus tard, ses scènes m’effrayaient, même si elles étaient assez rares. Car si il n’était pas violent en temps normal, ses réactions était imprévisibles. Ma sœur en fît les frais un soir. Elle se prit une gifle, sans aucune raison. Ma mère, dans ses moments, nous faisait mangé avant et nous envoyait dans nos chambres. Et dans ses moments, ma mère se retrouvait seule face à lui.

Et moi, dans ma chambre, silencieux, pétrifié, attentif au moindre bruit, je me disais déjà que cet homme ne pouvait pas être mon père…

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