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gay et alors ?

19 février 2005

Mon premier souvenir gay

Comme je le disais avant, je découvris mon homosexualité entre les quatre murs de ma chambre. Pourtant en y réfléchissant, mon tout premier souvenir devait remonter à l’âge de mes six ans environ. Je me souviens avoir ressenti une étrange sensation, très agréable en regardant une photo sur une brochure publicitaire d’un superbe athlète vêtu d’un simple slip de bain noir. Dans le vague souvenir qu’il me reste de cet homme, c’est son corps musclé et son slip de bain. A cette époque, bien entendu, je ne savais pas ce que c’était. Et je continuais à vivre ma vie tranquillement. Et je ne me suis pas plus interrogé. A l’école, je n’étais pas du tout attiré par les autres garçons et je dois dire que je ressentais même des sentiments vers une certaine Julie, que je trouvais fort jolie mais qui m’intimidait beaucoup. Puis ce fut le tour d’Audrey. Je la faisais rire. Mais ce n’est que des amours platoniques. Des amourettes de gosse. Sans suite…

C’est en juillet 1990 que je vais faire la découverte de ma vie ! Que le corps des hommes ne me rendait pas indifférent. Bien au contraire. Je fis une curieuse trouvaille. Je dois avouer que j’avais à cette époque une mauvaise habitude depuis oubliée fort heureusement, je fouillais partout dans la maison. Car l’interdit et les non-dits était le maître-mot chez mes parents. Alors quoi de mieux que de braver l’interdit et de découvrir tout ce qui se cacher dans les tiroirs et dans les armoires de la maison. Et puis, il faut dire que je m’ennuyais ferme cet été-là car ma sœur était partie travailler dans le village de nos grands-parents. Je me suis alors aventuré dans la chambre d’amis où notre mère stockait tout ce qu’elle ne pouvait ranger et qui l’encombrait. Sous un meuble, je trouvais un magazine un peu spécial. Je le feuilletais à toute vitesse sans vraiment voir ce qu’il contenait. J’aperçu brièvement quelques parties de corps dénudés… Comme un animal sauvage, je ramenais ma nouvelle découverte dans ma tanière pour mieux l’examiner. En terrain connu, je pris connaissance de ce qui m’avait attiré l’attention. De magnifiques mâles musclés qui se déshabillaient au fur et à mesure des clichés. Ils dévoilaient avec fierté leur avantageuse intimité. Et mon corps ne mit pas longtemps à réagir face à cet inattendu spectacle. Que de bonheur ! Merci Honcho (d’ailleurs, je lance un appel, car ce magazine a été jeté par erreur et je le recherche, Honcho du mois de juillet 1989, avec en couverture un magnifique brun musclé au torse velu). Mais que faisait un magazine porno gay chez mes parents ? Mon père aurait-il caché quelque chose ? Nous aurions alors enfin un point commun ? Non, malheureusement, la vérité est tout autre et finalement moins féerique. Sans entrer dans les détails, les moments d’intimité entre mes parents n’ont jamais été très nombreux. Alors ma mère délaissée, pour se consoler, préféra se tourner vers de beaux mâles dénudés sur papier glacé. Cette découverte me remémora une scène entre ma mère et la marchande de journaux que ma mère connaissait bien. En ma présence, ma mère lui demanda si elle en avait sans préciser quoi et la marchande de journaux lui répondit qu’elle en recevrait la semaine suivante… Finalement, c’est entre mes mains que ce magazine aux pages usées par mes nombreuses consultations finira…

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19 février 2005

Ma chambre, mon univers

Les rapports avec mon père furent très symboliques par la suite. Je me suis mis à détester tout ce qu’il aimait. Lui, de part son travail de cheminot était un passionné de trains. Je portais ma préférence sur les voitures. Il aimait le football. Je ne m’y intéressais pas. Ou préférant secrètement la musculature et la pilosité des jambes des joueurs. Il aimait la pêche. Je ne comprenais pas cette ennuyeuse passion. Il jardinait, je n’ai absolument pas la main verte. Bref, nous n’avions jamais de sujets de conversation. Lui de son côté, ne s’intéressait guère à mes centres d’intérêts. La nature m’a donné le don de pouvoir dessiner. Je passais tout mon temps à cette activité. Jamais il ne faisait de commentaire. Indifférence totale. Je l’ai surpris à deux reprises faire l’éloge de mon passe temps favori, ne sachant pas que je l’entendrais. Notre vie familiale n’était pas passionnante. Pendant ce temps, ma mère s’occupait de mon éducation à temps plein. Elle me surprotégea de mon père et du monde. Je ne jouais jamais avec d’autres enfants. De toute façon, je préférais jouer seul. Me faire mes histoires sans être contrarié. Ma vie se résumait de la maison à l’école et de l’école à la maison. En rentrant, je goûtais puis je me réfugiait dans ma chambre. Cette pièce devint mienne vers mes huit ans, car jusqu’à cette époque, je la partageais avec ma sœur. Et mon père, eut la brillante idée d’aménager une chambre pour elle au rez-de-chaussée de la maison. Je disposais alors de ma propre pièce. Et cette pièce fut plus qu’une chambre. Elle devint mon univers. Témoin de mes peurs, de mes joies, de mes peines, de mes premières découvertes vers ma sexualité, de mes rêves. Cette chambre n’était pas très grande. Mais j’avais le privilège d’avoir du parquet qui craquait au moindre pas. J’avais un grand lit avec un matelas très mou. Il y avait une grande fenêtre bordée de rideaux rouges vifs. Le papier peint orné de fleurs n’était pas vraiment à mon goût et je n’avais qu’une envie : placarder les murs de posters comme le faisait mes camarades d ‘école, mais encore une fois, une règle stupide m’interdisait ce petit plaisir. Ma chambre n’était pourtant pas très personnelle mais elle fut ma meilleure compagne pendant des années. Et la plus grande découverte faite dans cette pièce fut mon attirance pour les hommes. Pendant des années, seuls les murs de ma chambre furent témoin de mes fantasmes d’adolescent…

18 février 2005

Une trêve de courte durée…

Mon arrivée aurait dû arrangé la situation familiale. Finalement, rien n’a changé. Et le naturel reprend vite le dessus. L’appel de la bouteille se fit plus fort. Je ne pouvais pas lutter. Et mon arrivée fut très bien arrosée ! Malgré tout, ma mère voit en moi un moyen de pouvoir mettre mon père hors jeu. Comme il n’a pas tenu sa parole, alors il sera puni. L’enfant tant voulu par mon paternel ne lui « appartiendra » jamais.  Alors ma mère m’entoure de tout son amour et toute son affection. Ce n’est pas bien difficile puisque mon père était souvent absent de la maison à cause de son travail (conducteur de train). Et lorsqu’il était à la maison, il était tout aussi absent car il dormait tout le temps. Il ne fallait jamais faire de bruit, pour ne pas le réveiller. Sans ça, son humeur était épouvantable et ma mère préférait ne pas l’avoir sur le dos. Ne pas faire de bruit, parler à voix basse. Ne pas pouvoir regarder la télé, ne pas pouvoir jouer dans le salon. Beaucoup trop de contraintes à respecter lorsque l’on est enfant. Notre vie a toujours été une vie privée de l’essentiel. Nous avions un semblant de vie familiale. Nous ne sortions que très rarement. Et je m’en apercevais à l ‘école lorsque j’entendais les autres enfants raconter leurs week-ends ou leurs vacances. Alors lorsque nous allions au cinéma ou tout simplement faire une promenade, c’était un grand privilège que nous accordait notre père. Je me souviens, une journée d’été (je devais avoir 4 ou 5 ans à l’époque), en rentrant du travail, il nous fit, ma sœur et moi, la promesse nous emmener à la piscine dans l’après-midi. Chose formidable que n’avions jamais fait. Rare moment à partager avec lui. J’étais tout excité. Il alla se coucher. Mais comme d’habitude, une promesse non tenue. Je compris vite que je ne pourrais jamais lui faire confiance. Très vite, je compris que ce père était un étranger pour moi. Pourtant, il m’aimait à sa manière. Tout petit, il me ramenait souvent de petits cadeaux, comme des petites voitures ou des figurines. Mais ce père me faisait peur parfois. Car il ne buvait pas régulièrement mais par période. L’été était la période où il était le plus souvent ivre. Au point de tomber et de ne plus pouvoir se relever. La première fois où je l’ai réalisé, il était allongé dans les escaliers. Je suivais ma mère inquiète et innocemment je demandais « Pourquoi Papa y dort ? ». Plus tard, ses scènes m’effrayaient, même si elles étaient assez rares. Car si il n’était pas violent en temps normal, ses réactions était imprévisibles. Ma sœur en fît les frais un soir. Elle se prit une gifle, sans aucune raison. Ma mère, dans ses moments, nous faisait mangé avant et nous envoyait dans nos chambres. Et dans ses moments, ma mère se retrouvait seule face à lui.

Et moi, dans ma chambre, silencieux, pétrifié, attentif au moindre bruit, je me disais déjà que cet homme ne pouvait pas être mon père…

18 février 2005

Tout a commencé…

Tout a commencé en cette bonne vieille année de l’an 1977, en ce pluvieux mois de novembre. Je viens d’arriver au monde. Je suis un enfant d’un certain l’amour, ma naissance masquant une autre vérité. Celle de sauver le mariage de mes parents. En effet, depuis leur union célébrée en 1969, rien ne va plus depuis que ma mère doit lutter contre l’autre compagnie de mon père, l’alcool. Il faut dire que mon père s’est marié sur le tard et que ma mère, plus jeune de quelques années, était encore très fleur bleue et s’imaginait déjà une vie merveilleuse. Mais mon père ne tarda pas à montrer son vrai visage et c’est en larme que ma mère rentra de leur voyage de noces. Mais elle voulu y croire. Que cela s’arrangerait. En effet, dans un premier temps, ma sœur arriva un an après. Puis il s’achetèrent une maison. Ma mère fit même des projets pour reprendre son travail, celui de fleuriste. Bien vite, mon père fit pression sur elle pour qu’elle abandonne cette idée d’indépendance et qu’elle concentre son temps à son nouveau foyer. Mon père progressivement se tourna vers la bouteille. Ma mère ne supportait plus cette situation. Elle était tiraillée entre le besoin de le quitter et les belles paroles d’alcooliques. Mon père voulait un deuxième enfant. Non par besoin paternel mais pour flatter son image de père de famille. Et puis deux enfants, cela fait famille équilibrée. Et pour mettre à exécution ses promesses, mon père arrêta la boisson. Ma mère reprit espoir…

Alors, je suis arrivé dans ce contexte pas si joyeux finalement. Ma sœur excitée d’avoir un petit frère déchanta en me voyant… Il faut dire que comme beaucoup de nouveaux nés, je n’étais à mon avantage. Mais bien vite, je pris une grande place dans sa vie…
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